1978 – Variation sur les armes, Granville, Manche

 

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Région Basse Normandie – 10 octobre 2014

 

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Sommaire

Avant-propos, 

 

Présentation des œuvres réalisées par Pierre Székely au titre du 1% artistique pour le lycée Julliot de la Morandière,

Le contexte de la commande,

La réalisation de Variation sur les armes et de Labyrinthe lapidaire,

Zoom sur le chalumeau supersonique inventé par Pierre Székely,

L’inauguration des œuvres le 19 octobre 1978,

Sélection d’articles de la presse locale (La Manche Libre et Le Républicain Granvillais),

 

Présentation d’une sélection d’œuvres en granit réalisées par Pierre Székely,

Quelques mots sur l’œuvre sculpté,

Des œuvres monumentales issues du 1% artistique,

Des œuvres monumentales créées pour des espaces publics,

Sélection d’œuvres de petit format exposées dans le lycée granvillais, 3

 

Évènements du vendredi 10 octobre 2014 autour des œuvres de Pierre Székely pour le lycée Julliot de la Morandière, 4

L’inauguration des cartels installés à proximité de Variation sur les armes et de Labyrinthe lapidaire,

Le vernissage de l’exposition « Pierre Székely et le travail du granit »,

 

 

Avant-propos

 

Depuis 1951, l’« Obligation de décoration des constructions publiques » - ou « 1% artistique » - consiste à consacrer lors de la construction, l’extension ou la restructuration de certains bâtiments publics, 1% du coût total des travaux pour la création ou l’acquisition d'une ou plusieurs œuvres d'art contemporain spécialement conçues par des artistes vivants, pour être intégrées au bâtiment en question.

La procédure a pour but de promouvoir un art monumental de qualité dans les bâtiments publics, d’offrir au plus grand nombre un contact direct avec l’art contemporain en dehors des institutions spécialisées, mais aussi de soutenir la création artistique en permettant à des artistes de tendances diverses de créer des œuvres pour un lieu de vie quotidien.

 

Dans le souci de mieux connaître ce patrimoine particulier, la Région Basse-Normandie (direction de l’Inventaire général du Patrimoine culturel), en collaboration avec l’EPCC La Fabrique de Patrimoines, a entrepris depuis octobre 2012 le recensement et l’étude des œuvres créées au titre de ce dispositif pour les 67 lycées dont elle a la compétence.

107 sculptures, céramiques, mosaïques, tapisseries, peintures, éléments d’architecture, mobilier ou encore installations, réalisés par près de 90 artistes d’envergure tant régionale (Yvonne Guégan, Etienne Rebuffet) qu’internationale (les Prix de Rome Anna Quinquaud, Louis Leygue, Alfred Janniot ; les sculpteurs constructivistes Sergio de Camargo, Vincent Batbedat ; la designer Matali Crasset…) ont été recensés dans 53 lycées bas-normands.

Ces créations, placées la plupart du temps dans des espaces fréquentés, sont souvent méconnues des usagers et du grand public.

 

Afin de préserver ce patrimoine dont elle est propriétaire, la Région Basse-Normandie a élaboré un programme des interventions à mener sur les 1% dont l’intégrité est menacée. Une première œuvre a fait l’objet d’une restauration en 2014 : Le Planétarium de Robert Couturier, sculpture créée en 1958 pour le lycée Le Verrier à SaintLô (Manche).

La collectivité a également engagé plusieurs opérations pour (re)mettre en valeur cette collection d’œuvres d’art « hors les murs ». Des cartels seront progressivement installés à proximité de chaque 1%, où figureront : le titre de l’œuvre, l’année de sa création, le nom de l’artiste qui l’a conçue, une description succincte des matériaux et des techniques employés, ou encore une carte localisant tous les lycées bénéficiant d’au moins une œuvre.

Chaque cartel renverra, grâce à un QRcode et une adresse Internet, à un site - http://unpourcentlycees.region-basse-normandie.fr/  -, en ligne depuis juillet 2014. Ce site présente les œuvres du 1% (matériaux et techniques utilisées, intention et message de l’artiste, place de l’œuvre dans sa création…), les artistes qui les ont réalisées (éléments de biographie…), les lycées qui en bénéficient (historique de leur construction et contexte de la commande), des photographies, des images d’archives, des making-off relatifs aux anciennes comme aux nouvelles créations, des actualités (expositions, restaurations engagées, nouvelles créations…) en lien avec le sujet, ainsi que les travaux élaborés par les élèves et les équipes pédagogiques autour du projet «A la découverte des œuvres d'art dans mon lycée» proposé par le service éducatif de la direction de l’Inventaire.

 

Les premiers cartels ont été installés auprès de deux sculptures, commandées au titre du 1% artistique pour le lycée Julliot de la Morandière à Granville (Manche).

Conçues entre 1977 et 1978, Variation sur les armes et Labyrinthe lapidaire sont le fruit d’une concertation entre près de trois cents Granvillais et un artiste de renommée internationale : Pierre Székely.

Sculpteur hongrois naturalisé Français par André Malraux, Pierre Székely est l'un des pionniers de l'architecture-sculpture en France. Après avoir amélioré l'emploi du béton projeté sur armature métallique, il a inventé en 1966 un procédé pour la taille du granit par flamme supersonique. Fondateur de l'Institut Européen de la Technologie du Granit, il a donné de nombreuses conférences sur son art en France, en Belgique, aux Pays-Bas, en Grèce, en Hongrie, en Turquie, au Mexique, aux Etats-Unis, en Chine, en Inde et au Japon, où un parc-musée lui est consacré. Plus d'une centaine de ses créations sont réparties dans onze pays et sept capitales.

Cette première installation de cartels a fait l’objet d’une inauguration le 10 octobre 2014 - soit 36 ans après celle des œuvres - en présence d’élèves, de membres de l’équipe pédagogique et de l’administration du lycée, mais aussi de proches de l’artiste, d’élus et de personnalités granvillaises.

Le vernissage de l’exposition « Pierre Székely et le travail du granit », réalisée par la Région Basse-Normandie (direction de l’Inventaire général du Patrimoine culturel) en étroite collaboration avec la famille du sculpteur, a eu lieu par la même occasion.

 

Ce livret comprend les documents et les photographies d’archives, ainsi que les illustrations des œuvres de petites dimensions, exposés du 10 au 17 octobre 2014 dans la salle polyvalente du lycée Julliot de la Morandière.

Il retrace l’histoire de la création de Variation sur les armes et de Labyrinthe lapidaire, et présente une sélection d’œuvres en granit créées par Pierre Székely pour la Basse-Normandie comme pour d’autres régions de France.

 

 

Présentation des œuvres réalisées par Pierre Székely au titre

du 1% artistique pour le lycée Julliot de la Morandière

 

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Zoom sur le chalumeau supersonique inventé par Pierre Székely

 

« Je rêvais de la façon d’obtenir des surfaces vierges à la surface du granit, des surfaces que j’appelle sacrées c’est-à-dire, révélées pour la première fois depuis leur création, ni polies, ni coupées, ni écrasées par percussion ; je me suis brusquement souvenu de ce que j’avais vu à Budapest après les incendies dus aux bombardements. La forme des pierres taillées avait changé et des surfaces brutes analogues à celles du rocher naturel étaient apparues. Je me suis donc renseigné pour savoir s’il existait des chalumeaux pouvant produire de tels effets… »

Extrait de l’article « Entretien avec Pierre Székely »,

Artension n°18, Rouen, novembre 1990

 

Dans les années 1960, Pierre Székely découvre un brevet américain encore inexploité en Europe, destiné à la taille du granit.

Caparaçonné d’une combinaison en amiante, il expérimente pour la première fois en 1966, cette technique permettant de travailler le granit avec le jet d’une flamme. En résulte Signe de la cité (1968, lycées Georges Dumézil à Vernon).

Puis, en collaboration avec des ingénieurs de L’Air Liquide, il met au point en 1975 le « Salamandre alpha ». Ce chalumeau oxyacétylénique de 1.20 m de long, projette une flamme de 4000° produite par combustion d'oxygène mélangé à de l'acétylène ou du kérosène sous forte pression. La flamme est combinée à un système de refroidissement à l’eau pour provoquer les chocs thermiques qui détruisent localement la roche.

Cette technique nouvelle permet de dégager de larges surfaces sans trace de percussion, aussi naturellement que le fait le lent travail de l’érosion. Il permet aussi au sculpteur de mettre en œuvre les quatre éléments : la terre, sous l’aspect du granit, l’air (l’oxygène) et le feu (l’acétylène ou le kérosène), qui alimentent le chalumeau, ainsi que l’eau, qui, par son jaillissement, permet de faire éclater la roche.

Grâce à cette invention, l’artiste peut travailler au cœur de la ville. Sa première démonstration du « Salamandre alpha » en public a lieu à Caen en 1975, lorsqu’il exécute une sculpture-fontaine pour une zone piétonne.

Le chalumeau est protégé par un brevet déposé via l’Institut Européen de la Technologie du Granit, que Pierre Székely fonde en 1977 pour promouvoir la connaissance et l'utilisation du granit sous toutes ses formes et dans les domaines de l'art, de la science et de l'industrie. Le premier atelier pratique de l’Institut est organisé en 1978 dans une carrière en Bretagne. Le sculpteur réunit de jeunes artistes de divers pays, qui participent notamment à la réalisation de L’homme libre, exposé la même année à Paris.

 

« Cela n’a pas toujours été facile. C’était même parfois dangereux, car le chalumeau nécessitait un système d’alimentation complexe de combustible et d’oxygène sous forte pression et d’un système de refroidissement à l’eau ». Après quelques perfectionnements apportés à l’appareil, « le système est très au point, même un enfant peut l’utiliser sans risque ».

Extrait de l’article « Entretien avec Pierre Székely »,

Artension n°18, Rouen, novembre 1990

 

En 1981, l’artiste met en pratique le « Salamandre béta » (44 cm de long) pour la taille des petites formes en granit.

 

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Présentation d’une sélection d’œuvres en granit

réalisées par Pierre Székely

 

Quelques mots sur l’œuvre sculpté de Pierre Székely

 

« Le temps passe, car il ne peut guère faire autrement. Mes sculptures sont des signes humains intemporels, car susciter le plaisir est leur seule raison d'être » - Pierre Székely, Paris, 1998

 

Dans son œuvre sculpté, Pierre Székely développe des formes élémentaires. Cercles et arcs de cercle, triangles ou quadrilatères, engendrent des volumes simples et des compositions issues de leur rencontre et de leurs croisements.

La pierre est son matériau préféré, pour ses différences de grain, de texture, sa massivité, sa résistance aux agents atmosphériques, son emploi immémorial comme matériau à bâtir et à sculpter, mais aussi pour ce qu’elle symbolise : « J’aime la pierre pour son authenticité : elle est prélèvement de notre astre. J’aime la pierre pour son humanité : sa loi de rapport entre le statique et le dynamique. J’aime la pierre pour son actualité : elle est le temps condensé dans le présent » - Pierre Székely, Bretagne, 1971

 

Ni abstraite ni figurative, son œuvre sculpté est significative. « Qu’elles n’évoquent aucune forme connue ou bien qu’elles évoquent par leurs formes abstraites des formes zoomorphes ou anthropomorphes, elles signifient chaque fois l’humain : l’humanité de l’existence ». En effet, pour lui, l’art est signe et « Le signe ne ressemble à rien. Le signe signifie quelques chose ». Il créé donc de grandes sculptures-signes, souvent en granit, où domine la recherche du sens.

Sa technique de prédilection, la taille à la flamme, lui permet de mettre en œuvre les quatre éléments - la terre, l’air, le feu et l’eau - et de sculpter de larges surfaces qui entretiennent avec la lumière un rapport privilégié.

 

Son œuvre évolue en 1978-1979, à l’issue d’un voyage en ExtrêmeOrient. Sans abandonner le monumental, il créé des « sculptures nouvelles » ou « sculptures intérieures », la plupart de petites dimensions, souvent colorées (jeu de polychromie) et composites.

L’artiste assemble des matériaux différents - onyx, marbre, schiste, pierre rousse des Indes, granit noir de Finlande, granit noir d'Afrique, onyx polychrome du Mexique, marbre blanc d'Égypte, minéraux, bronze, etc. - qu’il colle entre eux.

Là encore, il tire profit des apparences surprenantes et inimitables des matériaux bruts (textures, veines, transparences, accidents, etc.), qui sont pour lui autant de significations déjà inscrites dans la matière et qu’il lui reste à mettre en place dans un sens plus complexe.

Ainsi, il multiplie les recherches.

 

Pierre Székely est l’auteur de Signe de la cité, une sculpture monumentale exécutée pour la cité scolaire Georges Dumézil à Vernon (Eure) au titre du 1% artistique.

Sollicité en 1964 par les architectes Pottier et Tessier, l’artiste élabore la maquette d’un projet présenté le 20 janvier 1966 à la Commission nationale de la création artistique. Sa réalisation est officiellement acceptée le 10 février suivant.

 

La même année, « le sculpteur entreprend pour la première fois la taille du granit à la flamme, dans une carrière du Tarn […] La découverte, par hasard, d’un brevet américain, encore inexploité en Europe et destiné à la taille du granit, et l’occasion d’une grande commande pour le lycée de Vernon, dans l’Eure, décident Pierre Székely à faire l’expérience du procédé. » - Extrait Székely à la Monnaie de Paris, Paris, Monnaie de Paris, 1981 p.17

 

 Les blocs de granit composant cette œuvre abstraite pesant 90 tonnes, semblent avoir été transportés jusqu’à Vernon pour être assemblés en 1968 dans un espace vert, situé au cœur de la cité scolaire.

 

Front, Parole et Point de vue forment un ensemble sculptural commandé en 1970 à Pierre Székely au titre du 1% artistique, pour l’université Pierre Mendès France à Grenoble (Isère).

Les trois éléments, aux proportions monumentales, se composent de blocs de granit taillés à la flamme - technique de prédilection de l’artiste.

Ils sont installés depuis 1971 dans les parcs de l’établissement : Point de vue et Front sont situés à l'entrée (patio et parvis) et Parole - groupe sculpté composé de treize éléments - dans l'agora. Ces sculptures signalent ainsi l'université et symbolisent ses fonctions.

En 1995, l’artiste a réalisé une réplique en marbre noir de Point de vue (25 cm x 20 cm x 10 cm).

 

Sugne humain II, 1974

 

Cette œuvre en granit breton taillé à la flamme, accueille depuis 1974 les élèves du collège des Bois d’Orceau, à Tilly-sur-Seulles (Calvados).

Elle est le fruit d’une commande passée à Pierre Székely au titre du 1% artistique par les architectes Marcel Lathuillière, Jean Dudych et Nicolas Di Martino - à l’origine de plusieurs lycées en BasseNormandie.

La maquette en granit breton (h : 49 cm), taillée en 1972 par l’artiste, a été acceptée l’année suivante. Le même motif a ensuite été traduit à plus grande échelle - l’œuvre finale mesure 2.50 m de haut.

 

Le collège Croix-Menée au Creusot (Saône-et-Loire) conserve une œuvre de Pierre Székely reprenant la composition de Signe humain II - assemblage de blocs de granit présentant des reliefs, dont un sur lequel est posée une sphère.

Intitulée Signe humain III, elle a été réalisée en 1976 au titre du 1% artistique, à partir d’une esquisse de 1971 puis d’une maquette (h : 47 cm) de 1972. Également taillée dans le granit, elle mesure 3m de haut.

Une autre œuvre du sculpteur, Signe humain I (1955), n’a pour analogie avec ces deux dernières que le titre, puisqu’elle prend la forme d’une sculpture en chêne goudronné de 2 m de haut.

 

C’est en 1974 que Pierre Székely propose Hommage à Albert Einstein pour la décoration du lycée du même nom, situé à Sainte-Geneviève-des-Bois (Essonne). Ce projet se compose d’un groupe sculpté, l’Observatoire, et d’un bas-relief, les Équations.

La maquette de l’Observatoire - conçue en 1967 - est acceptée le 8 janvier 1975 par la Commission nationale de la création artistique. La même année, le groupe sculpté en granit breton est installé au cœur d’un espace vert. Le bas-relief est quant à lui fixé sur un mur, à l’entrée de l’établissement.

 

Il existe deux estampes monochromes d’Equations - l’une rouge, l’autre noire. Elles ont été créées en 1950, à partir de trois pierres pour estampe - ou matrices. Elles sont conservées au musée des Ursulines à Mâcon (Saône-et-Loire).

Une estampe monochrome de l’Observatoire (53 cm x 53 cm), datée « 1965-72 », a également été créée par Pierre Székely avant la présentation de son projet pour le lycée Albert Einstein. Le dessin, à la cire grise, reproduit le motif gravé sur une pierre de lave. Cette matrice (h : 33 cm ; l = 60 cm ; la = 1,4 cm), titrée et datée « OBSERVATOIRE ; 1965 » est aussi conservée au musée des Ursulines.

 

Pierre Székely a également créé des œuvres pour des édifices religieux, comme en témoigne cet autel en granit sculpté à la flamme.

Commandé pour l’église de Clichy, il a été exposé dans les années 1960 devant le musée d’Art moderne de Paris.

 

Au début des années 1970, la municipalité de Caen confie l’aménagement et la décoration du plateau piéton, situé boulevard du Général Leclerc, à l’architecte Bernard Sieler et à l’artiste Pierre Székely.

Aidé d'une quinzaine d'ouvriers, de leurs machines et de leurs grues, le sculpteur entreprend, au cours de l’année 1975, la création d’une fontaine piétonne appelée Signe humain. L’œuvre de 3.60 m de longueur, se compose de blocs de granit rose, extraits des carrières de la Clarté, dans le canton de PerrosGuirec (Côtes d’Armor).

L’artiste a choisi ce matériau pour sa couleur qui, mariée au rouge des briques composant le bassin de la fontaine et au gris du gravier constituant le fond - remplacé aujourd’hui par une dalle en béton -, créée une harmonie chaude et lumineuse. Par ailleurs, son caractère naturel « humanise la ville et contraste avec les matériaux d'esthétique industrielle régulièrement employés dans les nouvelles constructions ».

 En trois mois, Pierre Székely remodèle ces pierres « dont la formation a demandé trente millions d'années », utilisant notamment la taille du granit à la flamme :

« Le nouveau chalumeau oxyacéthylénique mis au point avec l'aide des ingénieurs de L'Air Liquide m'a permis pour la première fois à Caen en 1975 d'achever une sculpture à la flamme dans le centre d'une grande ville. Le bruit et les dangers étaient pratiquement supprimés. Le spectacle était dans la rue. Il semblait passionner les promeneurs du secteur piéton. Les spectateurs se pressaient autour du chantier jour et nuit ». - Pierre Székely

«…les noctambules croyaient rêver en voyant ce curieux chevalier de l’Apocalypse, caparaçonné d’amiante, qui aiguillonnait sa monture de granit avec un chalumeau » -

Daniel HILLION, Ouest-France, Caen, 20 octobre 1975, dans Székely à la Monnaie de Paris, Paris, Monnaie de Paris, 1981, p. 18

Une pierre pour estampe (53 cm x 51 cm x 0,7 cm) datant de 1975 et portant le titre de Fontaine piétonne, représente l’œuvre caennaise. Elle est conservée au musée de Mâcon

 

Pierre Székely fonde en 1977 l’Institut européen de la Technologie du Granit.

L’année suivante, il organise un atelier pratique dans une carrière de granit de Lanhélin, en Bretagne. Une dizaine de jeunes artistes venus de Hollande, du Japon, d’Italie ou encore d’Australie participent aux travaux, et notamment à la préparation des éléments d’une grande sculpture en granit polychrome intitulée L’homme libre.

Prévue pour être exposée en septembre 1978, quartier de La Défense à Paris, dans le cadre de la première Biennale Internationale des Arts de la Rue, l’œuvre monumentale est achevée sur place. Devant le public, Pierre Székely taille à la flamme les blocs de granit bleu de Lanhelin, de granit rose de la Clarté et de granit gris du Hinglé composant sa sculpture.

Pour cette création et pour l’ensemble de son œuvre publique, l’artiste reçoit du ministre de la Culture JeanPhilippe Lecat, le grand prix de la biennale. Pierre Székely dédie L’homme libre à Amnesty International.

 

« Que l'Homme libre pèse avec son poids dans l'équilibre des relations humaines. Qu'il exprime la hauteur de la tâche de l'humanisation des rapports des individus et des Etats. Qu'il attise enfin la flammèche d'une culture mondiale pacifique ». - Pierre Székely, 1978

 

Cette œuvre est conservée au musée Székely à Pécs, en Hongrie

 

« On retrouve, dans sa sculpture, la vitalité de la forme, la plénitude du volume, sa solidité et sa masse compacte […] mais on perçoit aussi ses préoccupations et ses interrogations sur le sens profond de l’existence et de l’homme dans l’univers.

« L’Homme cosmique », « Univers à Einstein », « Univers-œuf », « Univers-jeu », « Jardin à la méditation des âges de la vie », « Intervention surnaturelle », « En soi », « Clef de l’espace », montrent d’une part le caractère philosophique des problèmes posés par l’artiste, d’autre part son intérêt pour les forces magiques, surnaturelles.

Peut-on capter l’image dans la pierre ? Pierre Székely nous offre ses propres solutions en utilisant trois formes du langage plastique : l’introduction des volumes d’espace entre les différentes parties d’une même sculpture, le dépouillement de la forme la pierre ayant conservé sa granulation naturelle, et l’opposition des forces et des poussées intérieures qui amplifie la tension de l’ensemble. –

Extrait de JIANOU Ionel, XURIGUERA Gérard, LARDERA Aube, La sculpture moderne en France depuis 1950, Paris, Arted Editions d’Art, 1982, p. 32

 

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Exposition réalisée par

la Région Basse-Normandie (direction de l’Inventaire général du patrimoine culturel)

 

Remerciements

à Mme Anna-Maria Székely-Conchard et M. Jean-Claude Conchard

à l’administration et aux agents techniques du lycée Julliot de la Morandière

 

Textes et recherches iconographiques

Sabrina Blanchet

 

Crédits photographiques

Antoine Cardi Région Ile-de-France - Inventaire général - Jean-Bernard Vialles

Région Basse-Normandie - Inventaire général - Anastasia Anne, Sabrina Blanchet et Manuel De Rugy

 

Conception graphique, scénographie et tirages

Région Basse-Normandie

 

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Contact

Région Basse-Normandie,

Direction de l’Inventaire général du patrimoine culturel

tél : 02 31 06 97 33

courriel : inventaireDIG@crbn.fr