Biographie
de Pierre Székely
Pierre Székely est né le 11
juin 1923 à Budapest. Il commence très tôt à dessiner. On a conservé un
autoportrait de 1935, à l’âge de treize ans. A partir de 1941 il entreprend des
études chez Hanna Dallos, assassinée par les Nazis en
1944. Elle est restée son maître durant toute sa vie. Il est relégué en camp de
travail fin 1944. Il s’y initie à la taille de la pierre. Puis il se retrouve
au départ d’un convoi de déportés vers l’Allemagne. Il s’échappe par miracle et
erre dans Budapest jusqu’à la libération de la ville en avril 1945. Il réalise
des dessins et des affiches, commence à être connu. Il est fiancé à Vera Harsányi. En 1946 il entreprend un voyage d’études à Paris,
il s’y installera définitivement.
En 1950 il emménage avec sa
femme, Vera Székely (elle devient également une artiste très connue pour ses
céramiques)dans un pavillon à Bures sur Yvette dans la
vallée de Chevreuse. Il y réalise des œuvres influencées par le surréalisme
ainsi que ses premières sculptures en pierre à caractère abstrait.
En 1953 son projet est retenu
dans un concours pour une sculpture à placer dans un jardin rue du Docteur
Blanche à Paris (« Forme noire »), en 1954 il est retenu pour rénover une
église dans les Ardennes (« église de Fossé »). La même année il conçoit et
édifie avec sa femme, le céramiste André Borderie et l’architecte Louis
Babinet, une maison à Saint-Marcellin dans l’Isère pour la famille Gélas (« Le Bateau ivre »).
En 1955 Pierre Székely
s’installe à Marcoussis. Il y demeure jusqu’en 1976. Il réalise des dessins,
des objets en pierre, en céramique, en bois, en métal, des objets de culte. En
1957 il construit un ensemble de sculptures jeux à Clamart, cette réalisation
sera suivie de nombreuses autres (L’Haÿ les Roses,
Palaiseau, Amiens, Cambrai, Brest, Grenoble, etc). à
partir de 1959 il travaille sans discontinuer, il grave des estampes. Il
réalise de nombreuses sculptures, œuvres monumentales, aménagements. En
collaboration avec des architectes il mène à bien plusieurs projets importants
: le village de loisirs de Beg Meil
avec Henri Mouette, l’église du Carmel de Saint-Saulve avec Claude Guislain, une sculpture escalade à Evry (« La Dame du Lac
»). C’est en 1966 qu’il a mis au point sa technique de taille du granit à la
flamme. En 1968, année des jeux olympiques de Mexico, il a édifié « Soleil
bipède » sur la Route de l’amitié internationale.
En 1976 il quitte Marcoussis
pour s’installer un temps à Bagnolet où il réalise des dessins et des estampes,
puis dans un atelier à Nanterre près de La Défense où il s’installe avec
Dominique Lassalle qui fait ses premiers pas dans la peinture.
En 1978 il reçoit le Grand Prix
de la Biennale Internationale des Arts de la Rue en reconnaissance des
innombrables réalisations qu’il a installées dans tant de cités, de lycées et
collèges français. La même année il se rend pour la première fois en Extrême
Orient. Il s’y découvre en harmonie avec le "signe" qui est à la base
de la pensée asiatique.
À partir de 1980 il se rend
régulièrement à Perros-Guirec où il taille le granit rose de la côte bretonne.
La Monnaie de Paris coule en
bronze et en argent une trentaine de médailles de sa création et organise en
1981 une grande exposition rétrospective qui connaît un énorme succès. De 1981
à 1983 il érige une série importante d’œuvres monumentales dont : « Puberté »
(installée à la Fondation Gulbenkian à Lisbonne), « Paix » érigée à Budapest
(avec la signature gravée des chefs d’état français et hongrois). En 1984, le
Président François Mitterrand lui rend visite dans son atelier et lui commande
plusieurs sculptures, dont une pour un cadeau à Menahem
Begin qu'il visite en Israël.
À partir de 1985 il s’installe
à Paris un grand atelier dans le vingtième arrondissement. Il travaille chaque
matin et reçoit ses amis le samedi parmi les sculptures exposées et les
estampes.
En 1988 il entreprend un
deuxième voyage au Japon sur l’invitation du festival International du granit à
Aji. Il réalise alors « L’Oiseau impossible » pour la
ville de Sapporo, et on donne son nom au square où la statue est placée. Shozaburo Yabashi, propriétaire
d’une entreprise japonaise, l’invite et lui fournit matériaux et technologie
pour réaliser un très grand nombre de sculptures petites ou monumentales, de
nombreux élèves viennent l’y rejoindre. Il se rendra encore plusieurs fois au
Japon où se dressent aujourd’hui plus de trente sculptures monumentales dans le
parc - musée aménagé par M. Yabashi pour les
présenter.
Le Ministre des Affaires
étrangères le décore de l’Ordre National du Mérite en 1990. En 1998 il est fait
Chevalier de la Légion d’Honneur.
En 1991, un
importante exposition se tient à Marcoussis où il a vécu, un musée de plein air
recueille des œuvres monumentales à Pécs, dans le sud de la Hongrie. En 1994 le
Château de Vascœuil, ancienne demeure de Michelet
dans l'Eure, installe de nombreuses œuvres dans son parc. Il poursuit inlassablement
son travail à Perros-Guirec, au Japon, dans son atelier.
Un soir de mars 2001, Pierre
Székely se rend pour un examen à l’hôpital, il s’éteint en dormant.